La vue de la foi

Frères et sœurs en Jésus-Christ,

Nous sommes aujourd’hui dans un temps un peu spécial, quelquefois pas très facile à vivre, alors je vous propose de méditer sur une pensée sur la foi.

Peut-être cela pourrait-il nous aider sur ce problème actuel qui est devenu notre problème.

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Il y a des fois dans la vie où nous sommes confrontés à un problème de vision, face à une difficulté bien présente. Nous ne voyons pas bien, nous ne cernons pas bien. Alors notre réflexe naturel est de vérifier en faisant aller les yeux de bas en haut et en les ouvrant bien, afin de vérifier que tout marche bien.

Quand ça continue, généralement on va à la salle d'eau et on se rince les yeux, et si ça ne va pas encore, on se met quelques gouttes de collyre. En général ça passe.

Mais il y a des fois où ça ne passe pas, et comme c'est un peu inquiétant on va voir un professionnel de la vue. Quelquefois il dit que c'est dû à une fatigue passagère, et des fois il diagnostique quelque chose d'anormal. Alors il nous fait une ordonnance et généralement le problème se résout.

Frères et sœurs, il en est de même pour nous : Nous avons quelquefois des problèmes de vue.

Prenons l'exemple de quelqu'un qui travaille toute la journée à l'intérieur d'une pièce sans fenêtre extérieure, comme une secrétaire ou un comptable dans un grand établissement. Quand vient l'heure de la fin de journée il range ses affaires, s'habille, descend les escaliers, ouvre la porte de sortie, et là, brusquement devant lui, se trouve la rase campagne, avec des bois tout au fond et des montagnes à perte de vue.

Alors brusquement il ferme les yeux, il se met les mains sur les paupières en guise de casquette, et, après avoir fait marcher les yeux dans tous les sens, il essaie de s'habituer à cette nouvelle notion de distance et de grandeur.

Pourquoi cela arrive-t-il ? Cela vient à cause du long temps passé dans un intérieur n'ayant pas de fenêtres extérieures, ce qui normalement doit permettre au cerveau de garder cette notion de distance et de grandeur.

Voilà, c'est tout. Ce n'est pas grave, il faut juste le temps de se réhabituer dans un tel cas.

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Nous avons, nous aussi, des problèmes de vue. Or pour nous la vue véritable, c'est la vue de la foi.

Que se passe-t-il dans ce cas ? Il se passe que notre vue s'est habituée à voir de près, et comme de près on y voit bien et précisément, alors naturellement nous nous fabriquons comme des barrières à ne pas dépasser, des limites qu'à la fin on finira par nommer des "limites chrétiennes raisonnables".

Mais il arrive aussi que quelquefois nous sommes amenés à devoir fixer les yeux loin devant, afin d'embrasser un domaine nettement plus grand. Alors, comme notre vue s'est habituée à ne voir que de près, nous avons des problèmes d'entendement, des troubles de compréhension, des malaises intérieurs que l'on ne peut définir exactement.

Dans ce cas il ne s'agit pas d'une maladie, mais d'une mauvaise habitude prise.

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Voici donc ce qui vous est proposé ici : Apprendre à voir. Apprendre à voir par la foi.

Prenons un exemple : Prenons un grain de blé.

Regardons-le bien sous tous ses angles. C’est simple à voir car ses formes ne sont pas très compliquées. Après cet examen nous avons acquis une notion. Laquelle ? Celle de ce qu'est un grain de blé.

Maintenant posons le grain sur une table, puis regardons-le. C'est bien lui, mais vu à une distance un peu plus grande.

Est-ce qu'à ce stade-là nous nous demandons s'il s'agit bien du grain de blé que nous avions dans la main ? Non, bien sûr !

Donc que voyons-nous ? "Le même grain de blé, bien entendu", dira quelqu'un.

Très bien ! Maintenant allons un peu plus loin, car je pense que chacun connaît plus ou moins les lois de la nature. Prenons ce grain de blé et mettons-le dans un petit pot rempli de terre. Puis recouvrons-le de terre et arrosons-le un peu.

Que voyez-vous ? Voyez-vous toujours le grain de blé ?

"Non", dira quelqu'un. Je ne vois plus le grain de blé, parce qu'il est en terre. Il est recouvert, donc hors de ma vue.

Mais si maintenant je vous demandais de changer "d'organe de vue", puis de me dire ce que la vue de la foi vous montre, que me diriez-vous que vous voyez ?

Certainement vous me répondriez : "Je vois comme une petite herbe qui sort du pot".

-           "Ah bon ! Êtes-vous bien sûr ?"

-           "Oui, ma foi voit bien l'herbe, bien que je ne voie plus le grain, puisqu'il est en terre".
Et si dans 8 jours je vous posais la même question, alors que le grain est toujours sous terre, que répondriez-vous par la vue de la foi ?

-           "Je vois une belle tige qui sort, et même j'entrevois à peine des ramifications".

-           "Ah c'est excellent ça !" Vous dirais-je.

Mais si maintenant je prends la terre qui est dans pot, avec le grain, et que je place le tout dans un petit coin de votre jardin, que me diriez-vous que vous voyez maintenant, par le moyen de la foi ?

-           "Je vois, je vois, je vois, attendez un peu que je m'habitue… Laissez mes yeux s'habituer…
Ah oui ça y est, je vois… une belle gerbe de blé".

-           "Magnifique !"

Mais allons un peu plus loin si vous voulez : Je prends cette même terre avec le grain, et je place le tout dans un champ, que me diriez-vous que vous voyez maintenant, par la vue de la foi ?

-           "Oulààà ! Doucement s'il vous plait ! Là ça devient plus dur à voir.

Attendez un peu, il faut que je me concentre…

Mais oui ça y est : Je vois un grand champ de blé, bien vert".

-           "Ah bon ! Mais ne voyez-vous pas autre chose ?"

-           "Attendez un peu… En fixant bien avec foi, je vois que du vert ça passe au marron clair".

- Très bien ! Mais votre foi ne vous montre-t-elle rien d'autre ?

-           "Oui effectivement, maintenant que ma vue s'est habituée, j'aperçois, accrochés tout autour des tiges, plein de petits grains. On dirait plein d'autres grains de blé".

-           Ça alors ! Mais comment faites-vous ? Vous n'avez devant vos yeux qu'un pot de terre… Comment faites-vous pour voir toutes ces beautés ?

-           "C'est sans doute que je me suis habitué à voir d'une autre manière, connaissant les principes de la reproduction, et aussi ayant laissé mes yeux s'habituer à voir de loin comme de près. C'est une notion nouvelle, je le reconnais".

-           Mais, dans ce cas, pouvez-vous voir encore plus loin ?

-           "Oui, sans doute, mais attendez un peu quand même, car je dois demander à ma foi de bien vouloir augmenter ses capacités, car déjà je m'étais habitué à cette seule distance et à cette seule grandeur, le temps que nous discutions et que nous bavardions.

Mais c'est vrai qu'on s'habitue vite, surtout quand on bavarde.

Ah effectivement, maintenant ça va mieux ; je peux voir autre chose : Je vois beaucoup de soleil, je vois des hommes, des moissonneurs qui entrent dans le champ, qui coupent puis ramassent.

Mais attendez, maintenant que foi s'est habituée, je vois des grosses machines qui emportent les balles. Je vois aussi de grands silos à grain" !

-           Ah bon ! Tant que ça ? Mais où se trouve alors le grain initial ?

-           "Je ne sais pas, il doit être quelque part au milieu des autres"…

-           Alors d'après vous, c'est lui qui a créé tous les autres grains ? Comment le savez-vous ?

-           "Je le sais, c'est tout ; de la même manière que je sais tout ce qui s'est passé avant".

-           Mais alors, si vous pouvez voir d'une manière aussi prodigieuse, que voyez-vous encore ?

-           "Je vois aussi un moulin. Je vois encore des sacs et des sacs de farine, beaucoup de sacs !"

-           Mais quoi encore ?

-           "Je vois les sacs de farine arriver dans une grande usine, où elle est traitée".

-           Mais encore ?

-           "Je vois une boulangerie, un boulanger qui pétrit de la pâte, faite avec la farine".

- C'est incroyable ça ! Mais où est donc le grain ?

-           "Sincèrement il y a un moment déjà que je ne me pose plus la questions à ce sujet"…

-           Mais dites-moi encore ce que vous voyez…

-           "Je vois des morceaux de pâtes aller dans un four, puis ressortir bien marrons, bien croustillants, et même maintenant ma foi a développé une autre fonction : Je sens ; je sens l'odeur du bon pain" !

-           Ah ! Ça me met l'eau à la bouche.

-           "Oui vous pouvez, car je vois aussi beaucoup de gens se réjouir de ce fameux pain".

-           Mais ne se posent-ils pas la question du grain initial, ces gens ?

-           "Certainement pas ! Eux, ils mangent."

-           Ne voyez-vous rien d'autre ?

-           "Non… Non…

Mais, attendez, je crois voir effectivement quelque chose. Oh mais c'est très flou.

Attendez encore que foi s'habitue…

Oui, je vois, mais… Oh, que c'est étrange, je vois quelque chose de bizarre, je ne comprends pas".

-           Quoi encore, que voyez-vous ?

-           "Je vois… Je vois une grande table. Il y a des gens tout autour. Ils ont l'air sérieux, réfléchis.
Ah je vois mieux maintenant : L'un d'entre eux prend le pain".

-           Mais que fait-il exactement ?

-           "Ah oui, ça y est, je perçois ce qu'il fait : Il le rompt ; il rompt le pain ; il en prend un morceau et le fait passer aux autres.

Comme c'est étrange" !

-           Mais quoi encore ?

-           "Maintenant je les vois tous, la tête un peu baissée, je ne sais pourquoi, et ils mangent ensemble leur bout de pain".

-           Mais qu'est-ce que ça veut dire ?

-           "Attendez, je commence à comprendre. J'en vois un, puis deux, puis trois, qui se mettent à parler à haute voix.

Ça y est, ma foi a reçu un autre organe, l'ouïe. Je les entends, ils prient.

Oh que c'est beau ce qu'ils disent ! Maintenant je comprends tout".

-           Mais vous comprenez quoi ?

-           "Je comprends qu'il n'a fallu qu'un seul grain, puis qu'il fut mis en terre par la foi, pour que des millions de gens puissent manger en rendant grâces à Dieu maintenant.

Voilà ce que voit ma foi maintenant, depuis qu'elle s'est habituée à voir de plus en plus loin. "


Voilà amis qui nous lisez, nous espérons vous avoir donné envie d'y voir mieux ; voir autrement et grandement.